Confinement et déconfinement, quel impact sur les cabinets et les patients ?

Publié le : 19 mai 2020

Depuis le début du confinement, les médecins ont constaté que leur patientèle se raréfiait et qu’un diagnostic de plus en plus tardif commençait à devenir la tendance.

 

Le Dr Roland, médecin généraliste, reçoit habituellement de 30 à 40 patients par jour. Son activité est désormais réduite d’au moins la moitié.

 

« En discutant avec mes confrères, j’ai réalisé que c’était la même chose partout », déclare le médecin. « De plus, certains d’entre nous ont réduit le nombre de patients accueillis de près de 70 %. Face à cette vacance, les professionnels de santé sont inquiets. » Si cette situation continue à être contenue, nous subirons une seconde vague de pathologies en plus du coronavirus. »

 

Confinement : une désertification sans précédent

 

Des cabinets médicaux vides

Nous touchons ici aux conséquences négatives de la baisse flagrante de consultations. « Parce que les gens pensent qu’ils doivent rester chez eux, ils ne viennent plus nous consulter, ou de plus en plus tard. C’est un phénomène inquiétant. « Gérer cette crise sanitaire est en effet une tragédie. Les gens ne consultent plus, ils ont peur. » Un médecin généraliste du Chesnay explique que parfois il ne voit qu’un seul patient par jour au lieu de vingt.

 

Des prises en charge tardives

Ces retards dans les soins mettent parfois les habitants en grand danger. Le Dr Roland détaille : « Au cours des derniers jours, j’ai vu une pyélonéphrite (une grave infection rénale) après une infection des voies urinaires qui a duré plusieurs jours. » Si le patient était venu me voir, cela aurait pu être évité.

 

Par conséquent, la vie quotidienne des médecins généralistes est de plus en plus perturbée par les urgences. « Par exemple, je viens de constater un abdomen chirurgical (symptômes cliniques sévères et douleurs abdominales). Les choses ont trop évolué, je n’ai pas d’autre choix que d’envoyer cette personne à l’hôpital pour une chirurgie. Si la consultation avait eu lieu il y a cinq jours, nous aurions pu mettre en place un traitement antibiotique précoce. »

 

La crainte du dérangement ou de la contamination

Selon les professionnels, il y a trois raisons pour lesquelles les habitants ne composent plus le numéro de leur médecin. « Certaines personnes ne comprennent pas que le respect des règles du confinement ne signifie pas pour autant qu’il faille éviter de consulter son praticien, d’autres ont peur de surcharger leur médecin compte tenu de la situation actuelle, tandis que certaines personnes craignent simplement d’être contaminées. »

 

Cependant, actuellement, les médecins généralistes prennent toutes les mesures préventives possibles : stérilisation régulière des armoires et des salles d’attente, port de masques et respect des horaires pour éviter que plusieurs personnes ne se retrouvent dans la même pièce, et qui sont autant de gestes barrières qui doivent permettre aux patients de consulter en toute confiance.

 

« S’il devait y avoir la venue de plusieurs personnes simultanément, je les renverrais dans leur voiture sans hésitation, puis je les récupérerais », explique le Dr Roland. Il n’y a aucun risque d’aller consulter son médecin. Bien moins que d’aller faire du shopping dans les supermarchés... »

 

Déconfinement : l’inquiétude

 

« Après le confinement, nous allons avoir affaire à une situation très délicate »

Le Dr Roland n’est pas le seul médecin qui s’inquiète de cet effet Covid -19. Le Dr Safati déclare : « Un pédiatre ne reçoit actuellement plus aucun enfant. C’est très grave. La famille ne vaccine plus ses enfants. »  Les praticiens sont également inquiets de certains effets pervers induits par le confinement.

 

« Pendant ce temps, les enfants mangent plus de sucreries. Certains diabétiques latents risquent de décompenser. Parce que le traitement de ces maladies chroniques est suspendu ici et là, nous aurons affaire à une situation très difficile après le confinement. »

 

« La rupture de soins actuelle est un facteur de risque »

Le Dr Roland voudrait savoir ce qui arrive à ses patients atteints de diabète et d’insuffisance cardiaque. « La maladie ne se limite pas aux frontières physiques du confinement. Toutes ces pathologies continueront de se développer insidieusement.

 

Ensuite, il y a des personnes dépressives. « Nous ne les voyons plus. Et elles sont actuellement d’autant plus anxieuses... Bien sûr, elles peuvent renouveler leur traitement en pharmacie sans avoir besoin de nous consulter, mais ce n’est pas suffisant. L’écoute est très importante. Si nous les en privons, elles finiront par décompenser... »

 

À Paris, « un certificat d’immunité » : une solution ?

Compte tenu du protocole de déconfinement qui se dessine, la maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaite établir un « certificat d’immunité » qui sera délivré aux personnes qui seront testées et qui auront développé des anticorps contre le coronavirus, afin qu’elles puissent être affranchies de certains gestes barrières. Le certificat sera délivré par un médecin, mais il soulève tout de même des questions.

 

Tout d’abord, il nécessite des tests sérologiques fiables, qui ne sont qu’au stade expérimental. Ensuite, un tel certificat soulève une question : « Si le test est valide, alors cela peut être une bonne idée, par exemple dans les centres commerciaux et les lieux publics », explique un médecin généraliste parisien. C’est une question de liberté personnelle sur la liberté de déplacement dans l’espace public. C’est la même polémique qui se profile que celle de la religion que nous avons marquée sur nos cartes d’identité à une certaine époque. Nous devons être prudents... »

 

Des médecins ensuite débordés pour un bon moment

Un autre problème inquiétant est la capacité du médecin à prendre ses patients en charge : « À l’heure actuelle, parce que les gens ont peur de venir, ils ne consultent plus. » Mais lorsque le déconfinement aura lieu, ce médecin parisien prévient que les cabinets médicaux connaîtront une affluence sans précédent.

 

« De plus, nous devrons absorber d’éventuels certificats à remplir et revérifier de nombreuses personnes, ce qui fera beaucoup de travail. » Le certificat pourrait d’abord être testé par les agents de la Ville de Paris.

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